CESNUR - Centro Studi sulle Nuove Religioni diretto da Massimo Introvigne
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Massimo Introvigne, Le New Age des origines à nos jours. Courants, mouvements, personnalités, traduit de l’italien par Philippe Baillet, Dervy, Paris 2005, 304 pp., euro 23, ISBN 2-84454-348-0

dan brown

Depuis longtemps répandue aux États-Unis et dans le monde anglo-saxon, l’expression New Age fait désormais partie du langage courant dans les principaux pays européens. Mais que recouvre-t-elle vraiment? Il n’est pas facile de tenter de répondre à cette question, puisque le New Age se présente comme une réalité fluide et changeante, un network, un réseau ou, plutôt, une série de réseaux sans structures d’appartenance rigides, un archipel dont les îles partagent toutes quelque chose sans pour autant communiquer entre elles.

Pour l’auteur, le New Age ne se réduit pas à une doctrine de caractère panthéiste et gnostique, n’est pas un autre nom de l’ésotérisme occidental à l’époque moderne, pas plus qu’il n’est synonyme de “nouvelle religiosité”. Le New Age n’est même pas si nouveau que cela, étant donné que l’on peut faire remonter sa naissance à l’année 1962 (fondation de la communauté de Findhorn, en Écosse, et du centre d’Esalen, en Californie). Le New Age est une forme de “bricolage”, un syncrétisme qui fait du neuf avec du vieux, le mouvement du réveil d’une communauté magico-occultiste préexistante, dont les différents aspects sont ici étudiés. Les composantes du New Age font toutes l’objet d’une analyse approfondie: channeling, mouvement végétarien, thérapies et médecins “alternatives”, groupes de recovery, phénomène des “communautés”, “écologie profonde”, “nouvelle science”, néo-paganisme, etc.

Il existe un New Age “grand public”, représenté par des auteurs à succès comme Paulo Coelho, James Redfield ou Shirley Maclaine, et un New Age “savant”, illustré par des noms comme ceux de Joseph Campbell, Marilyn Ferguson, Arne Naëss ou Fritjof Capra. Mais c’est le New Age tout entier, selon l’auteur, qui doit être pris au sérieux, comme un phénomène important, aux implications de nature politique, sociale et même épistémologique. Il est en effet essentiel de percevoir non seulement les charmes, mais aussi les dangers de ce qui se veut une “spiritualité du quotidien”, par opposition à la “religion du dimanche”. Car le New Age marque aussi et surtout un pas de plus dans le processus d’éloignement de la foi catholique, dont l’auteur se réclame avec franchise.

Par la richesse de sa documentation, l’abondance et la précision de ses portraits, la rigeur de ses analyses, ce livre appelé à faire date est une véritable somme sur un phénomène trop souvent abordé de façon parcellaire.

 

L’AUTEUR - Fondateur et directeur du CESNUR (Centre d’études sur les nouvelles religions), considéré comme le plus important réseau international de recherche sur la nouvelle religiosité contemporaine, Massimo Introvigne est l’auteur de plus de trente livres et de plus d’une centaine d’articles parus dans des ouvrages collectifs et des revues scientifiques de douze pays différents. Il a dirigé une monumentale Enciclopedia delle religioni in Italia (2001).

Compte rendu de Jean-François Mayer (Religioscope, 19 novembre 2005)

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